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Journée Bordelaise #1
La première étape de la journée fut le CAPC (Musée d’art contemporain de Bordeaux). Nous sommes arrivé.es dès l’ouverture, 11h, pour pouvoir prendre notre temps lors de l’exploration de l’exposition et arriver à l’heure au restaurant que nous avions choisi la veille, sans nous presser. Malgré cela nous avons manqué de temps, et pour cause, l’exposition offrait énormément de choses à voir.

LUBAINA HIMID : NAMING THE MONEY
Nos premiers pas dans le musée se font dans une grande halle (l’Entrepôt Lainé) à l’espace dégagé traversé de colonne de pierre formant des voûtes. Ce grand espace à été rempli avec des silhouettes de personnes issues de la diaspora noire (à notre échelle). On est ainsi invité à naviguer au milieu de ces silhouettes, comme au sein d’une foule, pour observer de plus près le travail de peinture de Lubaina Himid et comprendre sa démarche.
Deux choses nous aide à mieux comprendre ce à quoi nous faisons face.
Premièrement au dos de chaque personnage se trouve un texte nous donnant de brèves, mais importantes informations sur la silhouette en question. Le texte est écrit sous la forme suivante : “ Je m’appelle [ le vrai nom du personnage issue d’Afrique noire ] ; Ils m’appellent [ un nom imposé au personnage après son arrivé en Europe ] ; Avant je [ une activité que cette personne faisait lorsqu'elle était encore dans son pays ] ; Aujourd’hui je [ une nouvelle activité qui lui a été imposé en Europe ] “. Ce premier élément nous montre que ces personnages sont destitués de leurs identités et attachés à de nouveaux rôles et codes sociaux.

KESSE
Deuxièmement, ce texte est intégré à une balance sheet qui indique 0. Leurs vies ont été bouleversés et désormais, dans un monde où la reconnaissance et la liberté passent par la puissance financière et sociale, ils n’ont plus rien. Ils sont esclaves dans ce nouveau monde qui leur est imposé.
Lubaina Himid cherche ici, à redonner une identité et un nom à ces oubliés et une capacité d’action aux esclaves. Ils sont retiré.es des tableaux européens du XVIIe et du XVIII siècles dans lesquels si on les retrouvent, forment des marqueurs de richesse et statut social de leur maître. Sa démarche prend d’autant de plus de sens que l’exposition est ici réalisée dans une Halle,un ancien entrepôt pour denrées venues des colonies.
HISTOIRE DE L'ART CHERCHE PERSONNAGES...
Nous montons ensuite un bel escalier en pierre qui nous emmène vers la seconde partie de l’exposition. Celle-ci se nomme “histoire de l’art cherche personnages”. C’est un énorme corpus d’oeuvre de bande dessinée, tableaux et sculptures sur la thématique de ce qui définit l’être humain en tant qu'individu face à son environnement, à son histoire, sa condition et ses faiblesses. Ainsi l'exposition est constituée de la manière suivante. Chaque salle/partie de l’exposition correspond à un thème, par exemple “démultiplication”, “ dans le noir”, “Trauma”, “Privacy”, “ Home”, “La cage” etc. A ces thèmes sont associées des planches de bandes-dessinées, tableaux ainsi que des sculptures de différents artistes illustrant ces thématiques.

J’ai particulièrement aimé cette manière de présenter les oeuvres. Le but de l’exposition est de nous faire réfléchir à la manière dont les auteurs de bande dessinée pensent et réalisent leurs critiques sociales. Particulièrement à notre époque où les changements économiques, géopolitiques et technologiques ont un impact fort sur nos sociétés. Aussi l’utilisation des thématiques nous pousse à aborder chaque planche et sculpture d’un oeil vraiment attentif cherchant à comprendre comment l’auteur s’inscrit dans la thématique choisie pour la salle.

Après avoir traversé chaque salle et regardé attentivement toutes ces planches très impressionnantes pour certaines, l’exposition finit sur une salle contenant toutes les bandes dessinées dont sont tirées les planches réparties dans l’exposition. Cette salle nous emmène vers une salle où sont projetés des films. Nous tombons sur le début d’un court-métrage sous forme de dessin animée. Le court-métrage prend place dans un monde ou une marque d’huile, qui sert d’huile mécanique, cosmétique, et consommable (pour tous en fin de compte !) domine le monde. Des enfants font le tour de l’usine, accompagné.es par une goutte d’huile vivante qui va tout faire pour vanter les mérites de la marque et les bénéfices que cela apportent à la société. C’était clairement une critique très forte du capitalisme qui voulait surtout mettre en avant la dépendance profonde et inextricable des hommes vis à vis du système dans lequel il évolue. C’était très drôle et très intelligent, d’autres court-métrages suivaient, mais l’heure de notre repas du midi approchait à grand pas. Vous pouvez le retrouver ici : Il était une fois l’HUILE.

DÉJEUNER CHEZ MAMPUKU
Pour déjeuner, nous avions prévu de manger dans un restaurant dégoter à l’aide de l’application fooding.
Nous nous sommes donc rendu à Mampuku, dans le centre bordelais, proche des quais. C’est un restaurant où se mélange les saveurs comme les cultures. En effet, les 3 chef.fes sont originaires du Moyen Orient, d’Asie et du Pacifique. Une diversité et originalité qui se retrouvent dans les plats.
Pour le midi, ils proposent 2 types de formules :
-
19€ : 3 plats à partager sur la table + un dessert
-
25€ : 4 plats à partager sur la table + un dessert
La carte est courte et laisse présager une cuisine maison faite sur le vif.
Nous avons le choix parmi 8 plats différents et 3 desserts différents.

Nous nous sommes délectés d'un Armonim (Freekeh, châtaignes, baharate, grenades, butternut et fromage de brebis), un Tako (poulpe grillé et laqué, hijki, racines de lotus, patate douce, mirin, soja), un Cha Hoi Kho (saumon au caramel, tamarin, gingembre, nuoc mam, piment, papaye verte, coriandre, riz blanc, cacahuètes), et enfin le meilleur pour la fin, le Thit Ba Chi (Poitrine de cochon, coques, vinaigre noir, nuoc mam, champignons, chou, basilic thaï).
En dessert, nous avons choisi un Kinkan (Kumquat, glace saké gingembre, crumble au miso, gel agrumes) et le surprenant Ya'ar (Brownie chocolat noir, chantilly cèpes, tuile sésame, miel).
Le prix peut paraître élevé pour un midi, mais la qualité et la quantité sont au rendez-vous.
La carte semble changer assez régulièrement, surement pour respecter les saisons, nous vous conseillons de les suivre sur leur instagram.

DARWIN : FRICHE URBAINE RÉNOVÉE DE BORDEAUX
Darwin est un lieu assez connu des bordelais et bordelaises, qui laisse place à différentes activités. On a pu y voir des restaurants, des boutiques, des entreprises, des lieux de vies pour y rencontrer des ami.es, se reposer ou encore travailler.
On y trouve toute sorte de street art avec des grandes peintures murales sur la plupart des murs de la friche.
A l’arrière du site, se situe un très grand hangar où se pratique skateboard, roller en ligne ou roller quad. Un second hangar couvre une large friperie qui vend des vêtements mais aussi des meubles.
Sur son flanc, on aperçoit un espace dédié à un club de roller derby.

Mais ce qui nous a le plus intrigué lors de notre visite du lieu, c’est le lycée alternatif Edgar Morin. Installé dans des algecos, des sortes de bulles/caravanes, on devine un foyer, une vie scolaire et des salles de classe. Suite à quelques recherches, on découvre les principes de cette éducation alternative :
“Avoir une pensée complexe.
Questionner, mettre en lien, approfondir sa réflexion au travers d’une réalisation collaborative.
Être éco-citoyen responsable et solidaire.
Être acteur de son éducation et par là même de son émancipation.
Être accompagné, être inclusif et unique ensemble.
Préparer son devenir pour être acteur du monde de demain.”
Un beau projet aux résultats prometteurs : 94% de réussite au BAC.
Un lycée créé par Nathalie Bois-Huyge avec des valeurs responsables et solidaires.

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